So what’s been going on in the world of The Influence this week?
Cue Rule Britannia. There are 7.753 billion people on this earth and apparently 4.1 of them tuned in to watch as the Queen was laid to rest alongside Prince Philip in King George VI memorial chapel. I am famously terrible at math, but I am pretty sure this means that more than half of the world tuned in to watch this historic event. Was it to pay their respects to the last living figurehead of the 20th century or to gawk at the cringe-worthy family drama? My guess is both, but what is for damn sure? The monarchy’s soft power ain’t six feet under just yet.
Where’s the Beef? As the iconic curmudgeon Ron Swanson (Parks and Recreation) once said, “there’s only one thing I hate more than lying - skim milk, which is water that’s lying about being milk.” Well, consumers also don’t love being lied to, if Beyond Meat is any indication. The company’s stock plummeted 75% this year, which leads us to believe that no amount of marketing experts have managed to convince vegetarians to choose a plant-based patty over a veggie wrap. The soft power of food is real : just look at the increased interest in countries like Peru and Mexico, who are both go-to foodie destinations. France would be nowhere on the culture map without its gastronomy and flaky croissants. Facts are facts : A meatless or less-meat life just ain’t in the cards for a majority of the world’s population. Try as they may with their fast food partnerships with Taco Bell and McDonalds, Beyond Meat is unlikely to go beyond neo-hipster urban areas. Plant-based substitutes taste like corporate, greenwashing propaganda and you just can’t beat the real deal. Or as I once famously lamented in a vegan restaurant while begrudgingly chewing down on cashew cheese : THIS. IS. NOT. FOOD !!!!!
Speaking of mother earth, what in the world is going on with CSR? Patagonia is putting their money where their mouth is, while the controversial entrepreneur Vivek Ramaswamy is telling off companies for writing a check their ass can’t cash. Patagonia founder Yvon Chouinard transferred 98% of his company to a trust and non-profit organization to tackle climate change. Future profits will go to protecting nature. Meanwhile, Ramaswamy has issued letters to Apple and Disney, warning them that draconian CSR policies and support or condemnation of politically sensitive issues is melting their bottom lines faster than the ice caps. It would appear that stakeholders are far less gullible than corporate henchmen and the media take them for. Patagonia is being called out for not admitting to the financially savvy consequence of its righteous act : avoiding hundreds of millions of dollars in taxes by not selling the company. Meanwhile, Disney’s public approval rating has taken a major hit this year due to its chaotic involvement in Florida’s Parental Rights in Education bill. The word on everybody’s lips used to be CSR, but too much contradictory pandering has caused consumer mistrust and general frustration. We’re now seeing in the corporate world what we’ve been seeing in civil society for a decade : a concerning lack of trust. Considering the political influence of certain companies, brand power and soft power are now meeting in the middle of the Venn diagram. If you think about it, Google, Apple, Facebook and Amazon are an organized strategic alliance in the same way as NATO. Soft power is legitimized by people, not institutions. Same goes for brand power. Companies should do well to remember that what’s good for the goose is good for the gander.
Food for Flight. Hear me out, there should be an award show for best and worst inflight safety videos. On a recent trip to Mexico, I couldn’t help but notice how each airline acts as a brand ambassador for their respective countries. Unfortunately for Delta, it appears there is a no lollygags policy. No allusions to American landmarks or a surprise celebrity cameo. Is it too much to ask Samuel L. Jackson or Tom Hanks to randomly appear and show me how to put on my oxygen mask? Sure, this video is an HR department’s wet dream but it lacks pizzazz compared to the almost La La Land inspired Air France video. We’ve got chic uniforms, the Eiffel tower and Garnier Opera, dancing, kissing on colorful benches ... all the while reminding passengers to kindly locate their nearest exits. An airline is the amuse-bouche before the tasting menu of a country’s culture. On that note, KLM has much room for improvement. Not even a stroopwafel? Come on, now.
Quelles sont les news de la semaine dans le monde de The Influence?
Rule Britannia. Il y a 7,753 milliards de personnes sur terre et selon les sondages, 4,1 milliards d’entre elles ont regardé les funérailles de la reine Elizabeth, qui fut inhumée aux côtés de son mari Philippe dans la chapelle Saint-Georges à Windsor. Je suis une grosse quiche en maths, mais même avec mon niveau de CP, je comprends que plus de la moitié de la population mondiale s’est intéressée à cet événement historique et j’imagine que ce n’est pas seulement pour faire un constat sémiologique des membres de la famille royale pour contribuer aux ragots sur Harry et Meghan dans le Paris Match. Pas que. Il y a tous ceux qui ont participé à cet enterrement pour commémorer la dernière figure de proue du XXe siècle. Ce qui est certain? Le soft power de la monarchie n’est pas enfoui six pieds sous terre.
On ne plaisante pas avec la bidoche. Je me souviens de cette réplique magique de Ron Swanson, notre bougon préféré dans la série culte Parks and Recreation : “il y a qu’une chose que je déteste plus que le mensonge, le lait écrémé, parce que c’est de l’eau qui fait semblant d’être du lait.” Eh bien, les consommateurs n’aiment pas le mensonge non plus. L’entreprise de viande à base végétale Beyond Meat en est la preuve : ses actions ont chuté de 75% cette année. Les experts en marketing et communication peuvent nous baratiner tant qu’ils veulent, même les végétariens préfèrent un plat végé à un faux steak haché au soja, tofu, mirepoix et bouquet garni. Le soft power gastronomique n’est pas illusoire. La cote de pays comme le Pérou et le Mexique augmente grâce à leurs spécialités culinaires. La France n’a peut-être plus l’apanage de la grande cuisine, mais n’empêche qu’elle n’aurait pas une telle réputation culturelle sans sa gastronomie et ses croissants. Les faits ne mentent pas: un monde sans viande ou presque n’est pas envisageable pour la majorité des gens. Beyond Meat peut tenter des “collaborations” avec les mastodontes du fast food comme McDonald’s ou Taco Bell, leurs produits ne séduisent que les bobos des Buttes-Chaumont. Apparemment, les ersatz végétaux ont avant tout le goût d’un greenwashing mal lavé. Ou comme j’ai déploré lors d’une expérience infâme avec un fromage à base de noix de cajou dans un restaurant vegan : CE. N’EST. PAS. DE. LA. NOURRITURE!
Au fait, c’est quoi ce bins avec la RSE? La marque de vêtements et d’équipements de plein air Patagonia joint le geste à la parole des évangiles écologistes tandis que l’entrepreneur polémiste Vivek Ramaswamy accuse les entreprises de prosélytisme woke de bas étage. Le fondateur de Patagonia Yves Chouinard a transféré 98% de son entreprise à un trust et à une société à but non lucratif dans le but de combattre le changement climatique. Les bénéfices iront donc à la protection de l’environnement. Aux antipodes de cette lettre pro-engagement RSE sont celles envoyées par Ramaswamy à Disney et à Apple. Le pamphlétaire les fustige pour leur ingérence effrénée dans les sujets de société comme le genre et le racisme. Il les prévient que leurs bénéfices risquent de disparaître plus vite que les calottes glacières. Contrairement à ce que les médias et les sbires corporate pourraient penser, la société civile et les groupes concernés ne sont pas aussi crédules. Même Patagonia, qui respecte ses engagements environnementaux, n’est malheureusement pas épargnée. L’entreprise est pointée du doigt pour ne pas avoir divulgué que cette décision vertueuse était aussi financièrement astucieuse. Grâce à ce montage, Patagonia évite de verser des centaines de millions de dollars au fisc. De son côté, Disney vit plutôt un cauchemar qu’un conte de fée - son approbation publique a plongé depuis que Mickey s’est immiscé dans les débats chaotiques concernant une proposition de loi floridienne au sujet de l’enseignement LGBTQ+ dans les écoles primaires publiques. La RSE a longtemps eu le vent en poupe mais celui-ci est en train de tourner. Il faut croire que les paroles mielleuses des grandes boîtes ne collent plus. La société civile a de moins en moins confiance en ses dirigeants et nous remarquons une tendance similaire parmi les consommateurs et les grosses boîtes. L’étanchéité entre le soft power et le brand power s’étiole. Certaines grandes entreprises sont aussi puissantes que des états. Les Gafa fonctionnent comme l’Otan : assurer une stratégie de défense commune. Les marques, comme les pays, sont légitimées par le peuple et non par leurs institutions. Les entreprises feraient bien de comprendre qu’elles sont l’arroseur arrosé et jouent à l’apprenti-sorcier.
Il faudrait créer un prix des meilleures et des pires vidéos de sécurité à bord d’un avion. Les Victoires du Vol mais avec les bides. Lors de mon récent voyage au Mexique, j’ai remarqué que les compagnies aériennes fonctionnent comme des espèces d’égéries de leur propre pays ou, en sabir corporate, des ‘brand ambassadeurs.’ Malheureusement pour Delta, aucune légèreté, aucune allusion aux monuments historiques américains ou d’apparition inopinée de Samuel L. Jackson ou de Tom Hanks pour nous montrer comment ajuster nos masques à oxygène. Cette vidéo de sécurité à bord ravirait les DRH mais elle manque de oomph comparée à celle d’Air France qu’on dirait inspirée par la comédie musicale La La Land. Les uniformes sont chicissimes, la Tour Eiffel et l’Opéra Garnier invitent au voyage, des flâneurs s’embrassent sur des bancs colorés... et tout ce petit monde nous indique élégamment les issues de secours. C’est pas beau ça? La compagnie aérienne est l’amuse bouche d’une culture. D’ailleurs, à cet égard, il faudrait le sussurer à KLM, qui ne propose même pas à ses passagers des stroopwafel, ces délicieuses petites gaufrettes au caramel. Peut mieux faire, tout de même.