I have been thinking a lot about narratives lately. The stories we tell ourselves and how we choose to tell them: what we include, highlight, embellish, or omit entirely. And by we, I don’t just mean “us” as individuals. I am also referring to the powers that be and the unofficial spokespersons of our “collective consciousness” - academics, journalists, authors and actors, etc. What story are we selling to the outside world? Hope? Fear? Vision? Discord? All of the above?
For the story to succeed, for it to be attractive and influential, for it to become soft power, it needs to be believed in. In classic liberal democracies, chiefly the United States, national folklore is experiencing a metaphorical book burning. Classical liberals, on both the right and the left (for once), are voicing their concerns. How can America have a comeback kid storyline if the country persists in its Sisyphean purification ritual? What is to become of America if retribution is not enough, and redemption is no longer an option?
Anne Applebaum, in her piece for The Atlantic “The New Puritans” traces back the moral rigidity of modern day progressives to the puritan settlers, whose fanatical frenzy led to the burning of innocent young women. Meanwhile, in their issue on the illiberal left, The Economist compares this radical progressivism to the oppressive regimes of Eastern European populists. The overarching Leitmotiv? Fear and panic. How can the United States, or any liberal country for that matter, attempt to counter the rising influence of autocratic regimes such as China and Russia if the general atmosphere at home is one of disarray and distrust?
According to Joseph Nye, soft power does not belong to one country or entity. To be credible, it must be diffused horizontally not imposed vertically. If the new progressives persist in controlling the narrative, they run the risk of losing not only the general audience, but their own.
In other Soft Power news :
The sun never sets on the British monarchy : The Netflix royal family drama The Crown swept up seven Emmys including best drama series and wins for the fictional Queen, Prince, whiny Prince, and the PM. Proof that the Windsor family remains an indisputable export product for foreign audiences, despite royal fatigue and rising republicanism in the Commonwealth.
A prime example of soft power in history : L’École de Paris exhibit at the Museum of Art and History of Judaism highlights the evocative and radical works of Jewish artists such as Soutine, Pascin, and Chagall, who fled the pogroms of Eastern Europe for the artistic, cosmopolitan freedom of the city of lights. At the turn of the 20th century, no other city in the world embodied artistic freedom quite like Paris. As a thank you, many of these artists enlisted in the foreign legion to fight for France. A big win for soft power.
The “Sharp power” of the Red Curtain : Zhao Wei - China’s biggest movie star and business mogul has been swiped from all Chinese search engines. This is the latest move by Xi Jinping’s Communist Party to put the kibosh on personal freedoms and format the country’s youths to reject Western frivolities such as celebrity culture.
Depuis un certain temps, je réfléchis beaucoup à la notion du récit - ces histoires que l’on se raconte- mais surtout comment se les raconte-t-on ? : qu’allons-nous inclure, mettre en lumière, dissimuler, ou même omettre? Je tiens à préciser que ce pronom indéfini ne se limite à nous, les individus. Il décrit aussi les tout-puissants et les porte-paroles (officiels et officieux) de notre inconscient collectif : intellectuels, philosophes, acteurs, journalistes, etc. Quel type de récit mettons-nous en œuvre pour le monde extérieur? Évoquons-nous l’espoir? Le désespoir? La peur? Ou tout ça à la fois?
Afin que l’histoire triomphe, afin qu’elle ait la cote - qu’elle séduise et qu’elle inspire-, afin qu’elle se transforme en soft power, il faut y croire. Or, nos démocraties libérales ont du plomb dans l’aile, surtout les États-Unis. Le folklore national, jadis bien relié à cet inconscient, subit un autodafé métaphorique. Les libéraux classiques, qu’ils soient de droite ou de gauche, tirent la sonnette d’alarme. Quel avenir pour les États-Unis? Comment assurer la trame d’un grand retour si le pays s’obstine dans ce rite purificatoire, digne de Sisyphe? Et la France est tout aussi atteinte. [DS1] Quid alors de ces pays si la rétribution et la rédemption ne suffisent plus?
Dans son article “The New Puritans” pour la revue The Atlantic, Anne Applebaum retrace la généalogie de la rigidité morale depuis les puritains du Nouveau monde - qui ont brûlé vives des jeunes femmes innocentes – et les progressistes modernes. Dans le même temps, The Economist consacre un numéro à la gauche illibérale, et compare cette gauche radicalisée au laboratoire populiste à l’est de la ligne Oder-Neisse. Le Leitmotiv dominant dans tout ça? L’effroi et la panique. Comment pouvons-nous résister à l’autoritarisme chinois ou russe si règne chez nous une atmosphère de méfiance et de désarroi ?
Selon le professeur Joseph Nye, le soft power n’appartient pas qu’à un seul pays ou qu’à une seule entité. Sa légitimité doit se disséminer horizontalement et en aucun cas s’imposer verticalement. Si les progressistes modernes persistent à privilégier leurs récits au détriment de ceux des autres, ils risquent de s’aliéner tous les publics, du plus proche aux plus lointains.
Dans le monde du soft power :
Le soleil ne se couche jamais sur l’empire britannique : The Crown, la série dramatique de Netflix sur la famille royale, a raflé les Emmys de cette année. Sept prix en tout, y compris les fleurons de la soirée : meilleure série dramatique et meilleurs acteurs. À l’évidence, la famille Windsor demeure un excellent produit d’exportation, malgré la montée en régime du républicanisme dans les pays du Commonwealth.
Le soft power dans l’histoire : L’exposition de l’École de Paris au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme met en exergue la puissance évocatrice et dérangeante des œuvres de Soutine, Pascin, Chagall, et Modigliani, parmi tant d’autres. Ces artistes juifs ont fui les pogroms d’Europe de l’Est pour la liberté d’agir et de penser qu’offrait la scène intellectuelle de Paris. À l’aube du 20ème siècle, aucune autre ville ne rivalisait sa liberté artistique. Pour remercier une ville et un pays qui leur ont ouvert les portes de l’émancipation, nombre d’entre eux se sont enrôlés dans la Légion étrangère. Une belle réussite pour le soft power.
Le “sharp power” du rideau rouge : La plus grande actrice chinoise et femme d’affaires hors pair, Zhao Wei, a disparu de tous les moteurs de recherche chinois. Ceci n’est que le dernier exemple en date de la politique répressive de Xi Jinping, qui cherche désespérément à endiguer l’euphorie des jeunes pour les stars et autres futilités occidentales.